C’est sous le thème « la technologie au service du bien social » que la deuxième édition du hackathon BrébeufHx a eu lieu, les 18 et 19 janvier dernier, entre les murs de l’ancienne chapelle – prenant des airs de véritable laboratoire d’idées pour l’occasion. Retour sur ce marathon de programmation qui a réuni cette année pas moins de 70 participants, dont la grande majorité provenait du secondaire du Collège Jean-de-Brébeuf.

La culture du hackathon, propice à l’expérimentation et aux découvertes, est devenue intrinsèque aux stratégies d’innovation des géants du numérique tels que Facebook et Google. Au niveau préuniversitaire toutefois, cette pratique ne fait que débuter. « Au niveau secondaire, nous sommes des précurseurs dans le domaine », indique Marc Desgroseilliers.

Marc est conseiller pédagogique au développement des technologies au Collège Jean-de-Brébeuf. C’est lui qui accompagnait l’organisateur de l’événement, Steven Gong, cette année, pour tout ce qui touche à la logistique. L’élève de 5e secondaire avait choisi cette activité comme projet personnel dans le cadre de ses études au programme d’éducation intermédiaire (PÉI), profil international.

Au contraire de la première édition du hackathon qui s’est déroulée le 5 mai 2018 et dont le bilan était positif, mais dont le nombre de participants était moindre, près de 40 au total, « cette année, on a vraiment établi une vision pour guider les participants. Et je pense que c’est ce qui a fait la popularité et la réussite de notre événement ! », s’exclame Steven. Ajoutant à cela que tous ceux qui participaient au marathon avaient accès à des mentors, ainsi qu’à divers ateliers, et que les défis technologiques posés pour l’occasion visaient principalement des organismes à but non lucratif.

Pour Marc Desgroseilliers, il n’y a pas de doute, ce type d’événement s’inscrit tout simplement dans l’air du temps. Pour preuve, « on n’a eu aucune difficulté à trouver du financement », dénote-t-il.

En fait, de commanditer et d’être présent à ce hackathon, cela allait de soi, selon Aisha Mathews, recruteuse senior, basée au siège social du groupe Expedia dans l’État de Washington. « Vu que nous organisons chaque été un programme d’apprentissage préuniversitaire », explique-t-elle par courriel, « l’objectif est d’essayer d’exposer le plus possible la technologie aux jeunes qui n’ont pas encore décidé ce dans quoi ils veulent étudier plus tard. En fait, nous espérons que ces étudiants se souviennent de nous au moment de faire un stage universitaire ou même de se chercher un travail à temps plein! Car oui, nous sommes toujours à la recherche de talents dans ce domaine ! », conclut-elle.

Et du talent, il y en avait à la pelle à ce hackathon, aux dires d’Alexandra Valdescault, 26 ans, une analyste de données dans le département d’accélérateur numérique chez CAE électronique (un autre commanditaire de l’événement). De fait, Alexandra faisait partie de l’équipe de juges, composée d’une dizaine de professionnels de tous horizons, cette fin de semaine là. « J’ai vraiment été impressionnée ! », commente-t-elle au téléphone. « Non seulement par leur expertise en programmation, mais aussi par le fait de voir qu’il y avait quand même beaucoup de filles super intéressées et enthousiastes qui y participaient », souligne-t-elle.

Une idée de Laurence Liang

C’est en participant à son premier hackathon, le HackerFest, dans le Vieux-Port de Montréal, en juillet 2017, que Laurence Liang, alors âgé de 16 ans, a eu l’idée de lancer le premier hackathon à Brébeuf en 2018. « Ce qui s’est passé, c’est que cette même année, des étudiants du Collège Marianopolis ont aussi organisé un hackathon, exclusivement pour les étudiants préuniversitaires », raconte-t-il. « Alors on s’est contactés, ils nous ont donné des conseils, puis depuis l’an passé, on collabore ensemble pour promouvoir la technologie chez ces élèves », indique celui qui prêtait mainforte cette année encore pour l’organisation du marathon en programmation.

En résumé, c’est une « expérience vraiment incroyable », s’épanche-t-il. « Il faut savoir que plusieurs n’avaient aucun bagage en informatique au départ, puis après les deux jours, ils sont non seulement repartis avec une bonne base, mais ont aussi développé un intérêt pour ce domaine— ce qui est vraiment primordial actuellement ! », affirme Laurence, qui est également l’organisateur du premier club de codage à Brébeuf depuis septembre 2018.

Voué à un brillant avenir…

Laurence Liang est un de ces jeunes qui se voient comme quelqu’un qui essaie de promouvoir l’informatique. Son bagage dans ce domaine, il l’étoffe depuis ses 14 ans, âge auquel il a commencé à apprendre à programmer par lui-même, avec des tutorats en ligne. Mais aussi en cumulant nombre de projets en informatique, dont celui qui lui a valu la médaille de bronze l’an passé, à l’expo-sciences pancanadienne Canada-Wide Science Fair à Ottawa. Son projet consistait en un modèle d’intelligence artificielle pour comprendre le comportement des neurones du cerveau humain.

Les lauréats À l’issue des 12 heures allouées lors du hackathon BrébeufHx 2019, quatre projets innovants ont émergé.

Parmi ceux-ci, notons notamment le projet en développement durable de l’équipe « The Matrix Masters », composée de Stephen Lu et Yang Yi Feng. Ces derniers se sont vu décerner la première place avec la création d’un site web permettant de visualiser en temps réel la température et l’acidité du sol d’une culture d’aquaponie. Cette solution répondait à un défi lancé par Micreau, une entreprise sociale à but non lucratif mise sur pied par deux étudiants du Collège Jean-de-Brébeuf.

L’équipe « Trois petits points », composée de Marthe-Sarah Nkambou Tchunkuo, Payton Liu, Jocelyne Li, et Isabelle Wang, a pour sa part remporté le prix du meilleur site web conçu avec .TECH domain. Leur projet consistait en la conception d’un site web pour permettre de faciliter le jumelage entre étudiants et tuteurs au Collège. Un prototype qui risque sans doute de faire son chemin! À suivre.

Pour les intéressés à la culture du hackathon à Brébeuf, c’est ici.