Le basketteur Alex Labelle se démarque aux Expo-Sciences
Par Emilie Corriveau

« Qui n’a pas au moins une fois essayé ne sait pas ce qu’il peut », dit un proverbe latin. C’est ce qu’a découvert récemment Alex Labelle, un élève de quatrième secondaire du Collège Jean-de-Brébeuf. Curieux de nature, mais plus enclin à passer ses temps libres sur un court de basket que dans un laboratoire, le jeune homme n’aurait jamais cru qu’un jour, il ferait bonne figure lors d’une expo-sciences d’envergure. C’est pourtant bien ce qui lui est arrivé le 24 avril dernier lors de la Super Expo-Sciences Hydro-Québec. À cette occasion, il s’est non seulement taillé une place enviable parmi les finalistes, mais il a aussi obtenu un laissez-passer pour la finale pancanadienne de l’Expo-Sciences qui aura lieu du 15 au 20 mai prochains à l’Université McGill. Récit d’un parcours inspirant.

Chaque semaine, Alex Labelle passe en moyenne une quinzaine d’heures à jouer au basketball, une discipline qu’il adore et dans laquelle il excelle. Véritable passionné, il n’hésite jamais à fournir les efforts nécessaires pour améliorer son jeu. Mais contrairement à plusieurs athlètes de son âge, Alex ne vit pas que pour le sport.

« J’aime le basket, mais j’aime aussi vraiment plein d’autres choses, affirme-t-il d’emblée. Je suis quelqu’un d’assez curieux et j’aime essayer de nouvelles affaires. »

Aussi, quand il a appris il y a quelques mois que Mme Sonia Saumier, une enseignante de sciences de Brébeuf, cherchait un candidat pour l’accompagner dans son périple nordique sur le brise-glace de recherche NGCC Amundsen dans le cadre du programme Écoles à bord, Alex n’a pas hésité une seconde à soumettre sa candidature.

« Je ne connaissais pas grand-chose à l’Arctique, mais je trouvais que ça avait l’air d’un voyage vraiment intéressant. Je me suis inscrit, je suis passé à travers toutes les étapes et c’est moi qui ai été choisi », raconte-t-il.

En octobre dernier, en compagnie de Mme Saumier, Alex partait donc à la conquête du Grand Nord canadien sur un navire de recherche. Tout au long de son périple, le jeune homme s’est retrouvé à côtoyer d’éminents scientifiques, ce qui a fait naître chez lui un intérêt encore insoupçonné pour la science.

« Comme je suis curieux, quand j’ai une question, normalement, je vais chercher la réponse sur Google. Là, je posais directement mes questions aux scientifiques qui rédigent les articles que je lis sur internet. C’était vraiment super et ça m’a permis d’apprendre plein de choses. Ça m’a aussi donné envie d’en savoir plus », révèle-t-il.

Transmettre ses acquis

Après quelques jours de navigation intenses, c’est la tête pleine d’heureux souvenirs et de nouvelles connaissances qu’Alex est rentré à Montréal. Comme il s’était engagé à partager son expérience avec ses collègues, il a dû préparer une présentation scientifique en vue de l’expo-sciences du Collège.

« Ça fait partie du programme. Quand on rentre du voyage, il faut qu’on partage avec les autres ce qu’on a vécu. Pour moi, ça passait par l’expo-sciences », précise-t-il.

Inspiré par le chercheur Philippe Archambault, qu’il a rencontré sur l’Amundsen et dont les travaux portent sur l’influence des perturbations anthropiques et naturelles sur la biodiversité benthique, Alex a concocté une présentation qui faisait état des changements subis par l’écosystème arctique.

Grâce à cette dernière, le jeune homme a terminé au septième rang lors de l’expo-sciences de Brébeuf. « Ça m’a permis de passer à l’expo-sciences régionale, mais j’étais déçu de mon résultat. Je suis compétitif, alors ça m’a fait un peu mal de ne pas avoir terminé parmi les premiers », confie-t-il.

Se surpasser

Piqué dans son orgueil, Alex a décidé de revoir entièrement sa présentation en vue du chapitre régional de l’expo-sciences. Il s’est assuré de la rendre captivante et lui a donné un titre accrocheur : « J’ai parcouru 8197 kilomètres pour étudier les changements climatiques en Arctique ». Après plusieurs heures de travail obstiné, le jeune homme est parvenu à un résultat dont il est aujourd’hui très fier.

« Ce que j’explique dans ma présentation, c’est qu’avec l’augmentation des températures, il y a beaucoup moins de glace en Arctique. Or, la glace sert à refléter la lumière. Avec la perte de glace, il y a plus de lumière qui atteint la colonne d’eau. Cette augmentation de luminosité risque d’avoir diverses conséquences et c’est ce dont je parle », indique le jeune homme.

L’effort en a valu la peine, puisqu’avec sa nouvelle présentation, Alex est parvenu à décrocher le premier prix de l’expo-sciences régionale et par le fait même, à s’assurer une place à l’expo-sciences provinciale. Pour le jeune homme, la surprise fut de taille!

« Quand j’ai fait l’expo-science locale, je ne me voyais vraiment pas me rendre à l’expo-sciences provinciale, relate-t-il. J’étais sûr qu’il y aurait des gens meilleurs que moi, parce que le calibre de compétition me semblait quand même élevé. À la fin de la régionale, les organisateurs nommaient les gagnants des prix. Le temps passait et moi, je ne remportais rien. Quand ils sont arrivés au deuxième, j’étais déçu parce que j’étais certain que c’était la fin pour moi. Puis, ils ont annoncé que le premier prix allait à Alex Labelle. J’ai figé jusqu’à ce que je réalise que j’avais gagné. J’étais super content! »

Lors de l’expo-sciences provinciale, Alex s’est aussi très bien débrouillé. Il n’est pas parvenu à terminer parmi les trois premiers, mais il s’est tout de même qualifié pour participer à la finale pancanadienne de l’Expo-Sciences qui sera tenue à l’Université McGill du 15 au 20 mai prochains.

« C’est stressant, mais j’essaie de ne pas trop m’en faire parce que ça ne sert à rien, exprime Alex. Je connais ma présentation sur le bout de mes doigts et j’en suis content. On verra ce que les juges en pensent! »

Mais qu’il remporte ou non un prix lors de l’expo-sciences pancanadienne, Alex assure qu’au final, il ressortira gagnant de l’expérience.

« Ce que je retiens surtout de tout ça, c’est que ça vaut toujours la peine d’essayer. Même si j’ai confiance en moi, je n’avais pas tant espoir d’être choisi pour le voyage. Je ne pensais pas non plus que j’allais me démarquer autant aux expo-sciences. Mais j’ai essayé quand même. Et puis finalement, j’ai été surpris, parce qu’il m’est arrivé plein de choses que je ne pensais pas possibles. Donc essayer, oui, ça vaut le coup! »

Avis aux intéressés, les 18-19 et 20 mai prochains, le public pourra visiter l’expo-sciences pancanadienne et par le fait même, découvrir le projet d’Alex. Pour plus de détails, cliquez ici