Du 10 au 12 novembre derniers avait lieu à Drummondville la 25e édition du colloque annuel de l’Association des clubs d’entrepreneurs étudiants du Québec (ACEE). À cette occasion, l’équipe du Collège Jean-de-Brébeuf a remporté la première place du concours de cas de l’Université Laval. Emmanuelle Arsenault, Laurie Bourgeois, Fatima Gharsallah et Karyna F. Ladouceur, quatre étudiantes du collégial, se sont partagé le grand prix de 1500$.

Tenu chaque année dans le cadre du colloque de l’ACEE, le concours de cas de l’Université Laval s’adresse aux étudiants de niveau collégial. Pour participer, les intéressés doivent former une équipe de trois ou quatre coéquipiers, puis unir leurs forces pour présenter des pistes de solution à un problème vécu par une jeune entreprise.

Cette année par exemple, c’est CreatiVal, une entreprise spécialisée dans la confection de bracelets, qui a été choisie comme sujet d’étude. Sa fondatrice, Valérie Forgues, souhaitait qu’on lui propose des idées pour conquérir le marché canadien et augmenter ses ventes à l’extérieur du Québec.

Là où les choses se corsent, c’est que les étudiants ne prennent connaissance du cas sur lequel ils doivent œuvrer qu’à 21h le vendredi soir… Et que dès le lendemain matin, ils doivent être prêts à présenter leurs solutions à l’entrepreneur!

« C’est beaucoup de travail, confie Fatima Gharsallah, étudiante de première année au programme Sciences, lettres et arts de Brébeuf. Il faut faire des recherches et trouver des idées, mais à un moment, on finit par être fatigué et avoir vraiment envie d’aller se coucher! »

Des coéquipières complémentaires

Bien qu’elles fréquentent toutes quatre le Club d’entrepreneuriat de Brébeuf, les étudiantes qui ont remporté le concours de cas de l’Université Laval n’avaient jamais travaillé ensemble avant d’y prendre part.

« Je les avais déjà saluées, mais sans plus », commente Laurie Bourgeois, étudiante de deuxième année au profil Administration du programme de Sciences humaines.

« Karyna et moi, on est amies depuis longtemps, mais on ne connaissait pas Laurie et Fatima », précise Emmanuelle Arsenault, étudiante de première année au programme de Sciences de la nature, profil Sciences de la santé.

Il faut dire que cette année, la formation de l’équipe de Brébeuf s’est réalisée à la dernière minute. Seule Laurie devait au départ participer au concours, mais comme certains étudiants se sont désistés, Emmanuelle, Fatima et Karyna se sont portées volontaires. Heureusement, la chimie a vite opéré entre les jeunes femmes.

« On a super bien travaillé ensemble. On se complétait vraiment. Laurie était la leadeuse de l’équipe, Emmanuelle était forte en marketing, Fatima était super organisée et moi, j’étais plus dans le concret », indique Karyna, étudiante au Baccalauréat international en sciences de la nature, profil Sciences pures et appliquées.

Un travail efficace
Pour élaborer sa stratégie de croissance, le quatuor de Brébeuf s’est beaucoup appuyé sur ce qu’il savait au sujet des acheteurs de bracelets créés par Creatival.

« Le public cible de l’entreprise, c’est les femmes de 15 à 35 ans, note Laurie. On a décidé de se concentrer là-dessus. »

« On a consulté Statistiques Canada et on a découvert que près de 40% des femmes du pays vivaient en Ontario », poursuit Emmanuelle.

L’équipe a donc suggéré à l’entrepreneure d’entamer ses démarches en Ontario.

« En plus (d’être la province où l’on trouve le plus de femmes), l’Ontario, ce n’est pas trop loin du Québec. Donc sur le plan du transport, on trouvait que c’était avantageux », souligne Karyna.

Pour l’aider à s’y faire connaître, l’équipe a notamment proposé à l’entrepreneure d’approcher le blogue de Toronto (blogTO), lequel est très consulté.

Pour répondre aux préoccupations sociales de Valérie, le quatuor de Brébeuf lui a aussi conseillé de travailler en collaboration avec des maisons offrant des services aux femmes dans le besoin.

« C’était important pour l’entrepreneure d’aider la communauté, révèle Laurie. Donc nous, ce qu’on a eu comme idée, c’est de lui proposer d’engager des femmes qui sont dans le besoin et qui cherchent des emplois à temps partiel. On trouvait que c’était une belle façon d’offrir une rémunération à ces femmes-là et d’enrichir en même temps la mission sociale de l’entreprise. »

Dans le même esprit, elles ont conseillé à l’entrepreneure de choisir des valeurs qui lui tiennent à cœur et de les associer à ses différents modèles de bracelets pour que les acheteurs puissent mieux s’identifier à la marque.

Les étudiantes ont aussi suggéré à la fondatrice de Creatival de lancer une application mobile qui permettrait plus facilement aux clients d’acheter ses produits et de connaître ses nouveautés. Elles ont même proposé que celle-ci serve à faire connaître les femmes qui confectionnent ses bijoux.

Très bien reçue, la proposition des étudiantes de Brébeuf a suscité l’intérêt du jury. « On ne s’attendait pas du tout à gagner, explique Emmanuelle. Quand on a appris la nouvelle le samedi soir, ça nous a vraiment fait plaisir! »

Une activité porteuse

Pour les quatre jeunes femmes de Brébeuf qui ont pris part au concours de cas de l’Université Laval, l’activité fut mémorable. Toutes disent en avoir tiré profit.

« Je retiens que même si on ne connaît pas grand-chose à un sujet, c’est possible de réussir, affirme Fatima. Il ne faut juste pas se laisser décourager. Parce qu’en travaillant, on peut arriver au top! »

« Moi je retiens que même si tu ne connais pas les gens avec qui tu travailles, c’est possible de bien communiquer et d’arriver à un résultat impressionnant », déclare pour sa part Laurie.

Enthousiasmées par leur expérience, les jeunes femmes espèrent avoir la possibilité de retenter leur chance au concours l’an prochain. Seule Laurie, qui sera alors à l’université, ne pourra s’y représenter.

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